Faites dans le gros, mais aussi dans le détail qui tue...
Les clichés s'enchaînent à une cadence infernale, notamment sur Instagram, où dans les fameuses strories, les mots et les # viennent souligner le réel pour le rendre encore plus enviable.
Dans la Story de l'été, passons en revue d'un doigt bronzé, les lieux communs pour des vacances encore plus réussies que celles des autres....
Beau fixe:
Pas un pet de nuage à l'horizon, à peine un léger vent imperceptible à l'oeil nu (non, non il fait quarante à l'ombre mais on respire hyper bien, mais ça c'est l'iode). Qui a besoin d'ozone, quand on a de la protection 50, qui tiendra toutes les vacances, contrairement à l'huile de bronzage coco câline & monoï intense qui ne passera pas l'été.
La météo doit être parfaite sinon toutes vos vacances sont à l'eau.
C'est la mousson à Paris, Bruxelles, et partout ailleurs, ce qui vous arrache quelques larmes de bonheur.
Hôtel de la plage:
Les infrastructures résistantes aux UV et les piscines perméables aux filtres Instagram, les plages désertes (quand on prend la photo à 8H35') au sable blanc immaculé (les déchets et les merguez arriveront bien assez tôt), tout ce qui est un signe extérieur de richesse passagère(la beauté intérieure on s'en cale), est primordial pour faire des jaloux parmi ceux qui sont loin des yeux, mais proches du haut le coeur.
N'hésitez pas cependant à user d'originalité: une robinetterie en or dans la douche à l'italienne (qui a besoin d'être à douze pour se laver?), de l'argenterie au piquenique, un plateau de fruits de mers qui nourrirait un village vacances pendant un mois: faites dans le gros, mais soignez aussi le détail qui tue le spectateur.
Corps de rêve, ou dans vos rêves:
Seul vrai dilemme pour vous: faut-il montrer votre corps emmailloté dès les premiers jours quand votre bronzage n'est pas parfait? Ou attendre encore et risquer d'exhiber vos bourrelets cramoisis, vu que vous ne faites que manger et vous prélasser?
Bon évidemment il y a ceux qui font du sport en vacances, ou qui ont commencé l'oenobiol en crêpes à la chandeleur, mais bizarrement, vous n'en faites pas partie (même si tous vos amis sont des bombes atomiques).
Vous ne voulez d'ailleurs pas être pris en photo avec eux, ou alors en fin de journée, la lumière est plus flatteuse (voir plus bas).
Et encore: uniquement en plan américain (celui qui coupe le Royal Mac Bide).
Avec un peu de chance, vous finirez avec cinq kilos de trop et une peau d'ébène avec marque du maillot (façon Magnum classic).
Les quat'zamis:
Il ne suffit pas d'être deux ou trois potes pour faire des jaloux, à priori les selfies c'est cinq et plus, même sans affinités. Plus on est de fous (ou de faux culs), plus on sourit.
Oui, bon ça c'est pour la photo, parce qu'en réalité:
L'un a un poil dans la main et ne fout rien que regarder pousser ses ongles.
L'autre a les doigts crochus au moment de participer à la cagnotte.
Le (ou la) troisième est venu(e) avec du monde sans prévenir la maîtresse de maison.
Du coup, ça ronchonne au café, on entend que le clapotis des vagues à la plage, et il faut bien quelques tubes de l'été, quelques cubes de glaces dans la vodka, pour réchauffer l'ambiance au Café del marée basse.
Le couché de soleil magnifique en arrière plan n'occultera pas ce qui se joue en cette fin d'été: le crépuscule d'une amitié...
Bonnes vacances à tous, bon courage aux autres...
Mon premier livre, Les Carnets du Flamand Rose, est disponible online.
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