L'important dans une blague, c'est la chute...
Pas évident de commenter une cérémonie qu'on a pas vue en entier.
Mais ça a un avantage, celui d'aller à l'essentiel.
Et l'essentiel dans une blague, c'est d'avoir une bonne chute...
C'est triste mais c'est comme ça: ce matin, le truc le plus commenté sur le net, c'est belle et bien Jennifer Lawrence qui se prend les pieds dans les escaliers/ sa robe.
Alors qu'elle s'apprête à recevoir à 22 ans, au nez de Jessica Chastaing et à la barbe d' Emmanuelle Riva (si j'ose dire), le trophée de la meilleure actrice, la jeune et timide survivante des "Hunger Games", après une bonne année d' "Happiness Therapy", loupe une marche, et se paye une standing ovation pour la peine.
On est donc à peu près certain que l'an prochain, elle viendra en baskets et minijupe à paillettes.
Le tout fait ce matin le "ramdam sur la toile" (traduisez: le buzz), et c'est un peu dommage pour le reste:
Une première prestation plutôt réussie de Seth Macfarlane en maître de cérémonie, sans trottinette pour faire diversion pendant les remerciements, mais avec William "Star Trek"Shatner venu du futur pour tenter de sauver l'entreprise Oscar des mauvaises critiques du lendemain.
Un bon moment de "Danse avec les (vraies) Stars", comme Charlize Theron, Channing Tatum et Daniel Radcliffe.
Et un hommage aux comédies musicales, les vraies (bis).
Adèle qui devient la première James Bond Girl à remporter l'oscar de la meilleure chanson.
Daniel Day Lewis qui rentre, avec Lincoln, dans l'histoire en décrochant une troisième statuette comme meilleur acteur.
Michelle Obama, célèbre présentatrice d'émissions diététiques, qui en duplex de la Maison Blanche, remet à Ben Affleck l'oscar du meilleur film pour Argo.
Ce dernier, boudé par ses pairs dans la catégorie "meilleur réalisateur", prend une belle revanche, rit et pleure dans sa barbe.
Une soirée rythmée, riche en émotions, et surtout très classe.
Une soirée où même Kevin Costner n'aurait pas fermé l'oeil.
Une soirée où on rit volontiers aux bonnes blagues irrévérencieuses, mais où on sait où et quand s'arrêter.
Aux César en dépit de certaines bonnes vannes de de Caunes, du toujours hilarant (et prêt à prendre la relève?) Laurent Lafitte, et d'un excellent magnéto "Star Wars par Haneke" , on retiendra surtout une démotivation, une sorte d'envie inconsciente de tourner en dérision la cérémonie elle même.
Gloups.
Aux Oscar, on retiendra qu'on peut être irrévérencieux tout en respectant le travail accompli.
Et bien sûr, le gadin de Jennifer Lawrence.
Ces cérémonies, on le sait, sont parfois injustes...