L'autre jour j'ai rêvé qu'il neigeait.
Qu'il avait neigé. J'aurais voulu qu'il neige. Que je me réveille, que j'ouvre les rideaux de ma chambre pour sentir le froid extérieur sur les vitres et la neige sur le rebord de la fenêtre.
De la neige sur le toit en bas, de la neige sur les toits en haut, de la neige dans la contre allée de l'immeuble d'à côté. De la neige partout. Des flocons par millions, par milliards. Le tout dans le silence, tous les bruits absorbés par les cristaux...
Que toute ma rue soit enneigée, tout mon quartier, tout Paris, le monde entier.
De la tour Eiffel à l'Atomium,
Du Kremlin au Burj Khalifa,
Du Golden Gate au Christ Rédempteur.
La planète entière sous la neige. Ensevelie. Bloquée. Pas moyen de rouler, de voler, de circuler. Histoire de faire une pause. De prendre le temps de réfléchir. De réfléchir au monde, et à ce qui s'y passe dernièrement. Un confinement naturel pour prendre du recul sur les événements. Sur ce qui se passe réellement depuis deux ans. Depuis cinq ans. Dix ans. Vingt ans.
Une neige apaisante et stimulante à la fois. Une neige qui ramène aux fondamentaux, à l'essentiel. Pourquoi ai-je sentiment que nous passons à côté de quelque chose, pour ne pas dire de tout? Que nous courons sans direction, sans savoir où nous allons, toujours dépassés par les événements, dépassés par le temps, hamsters hystériques dans une roue de plastique?
Si seulement cette neige, au delà de nous apaiser, pouvait nous redonner un sens, à chaque empreinte laissée dans l'immensité blanche. Cette page blanche qui nous permettrait d'écrire autre chose.
J'ai rêvé qu'il neigeait et que je chantais: tombe la neige....
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