Bourré, bourré, ratatam: Gardons le flou artistique.
L'application qui a relégué Facebook aux confins des maisons de retraites, et Twitter aux toilettes.
Avant bien sûr que le petit fantôme de Snapchat ne vous dévore comme dans Pacman...
In, sta, gram:
En terme d'avantage sur ses concurrents sur le Buena Vista Social Network, Instagram et son petit appareil photo a plusieurs avantages:
Comme son nom l'indique, l'utiliser est un jeu d'enfant.
Au départ c'est même assez drôle, et 100% ludique.
On fait l'école buissonnière en postant des photos de soi, des autres, des lieux qu'on aime, le jeu excite la curiosité permanente, à ouvrir l'oeil sur le monde qui nous entoure, à explorer de nouveaux horizons, à reconnaître la beauté partout.
Bref, c'est un vrai tapis d'éveil pour qui sait s'y promener.
Pour ce qui est des matières scolaires un peu chiantes, à savoir la grammaire, l'orthographe et les mathématiques, pas de souci:
Ici les mots sont réduits à leur plus stricte expression nécessaire, le plus souvent dans le plus simple appareil, précédés du fameux hashtag qui en fait par définition des numéros:
#selfie
#picoftheday
#soleil
#plage
#fashion
#miam
#bonjourchezvous
#leprisonnier
Pic et pic et cool et grammes:
Nul besoin donc d'avoir l'âme d'un poète, s'il sommeille en vous, il ne risque pas d'être réveillé.
Si ce n'est bien sûr au travers des images, filtrées ou non, que vous publierez.
Pour les maths, dans un premier temps, c'est assez simple, on compte juste les trois like qu'on a.
Mais très vite les choses se compliquent pour les bons élèves au bras tendu, et les aventuriers en culotte courte.
Il faut avoir un maximum de followers sur Instagram.
Au kilo.
J'en prendrai 2K. Il y en a un peu plus, je vous les laisse?
Comme les premiers de classe mannequin, les gymnastes à grandes molaires, les ours bien léchés le matin et les célébrités bipolaires.
C'est comme ça.
Donc, votre soif d'être suivi pour avoir plus de likes, commence à influencer votre comportement, votre oeil, voire votre personnalité:
Un peu de nudité par ci, un peu de placement de marques par là, on choisit des images qu'on va pouvoir hashatger pour qu'elle soient répertoriées, donc vues, par le plus grand nombre.
Le plus grand nombre.
La norme.
Une fois de plus, ce qui est à la base un terrain d'expression individuelle, un moyen de se distinguer, et même d'être un tantinet créatif, vous ramène aussitôt ou plus tard à la banalité du troupeau, en quête d'une célébrité virtuelle par essence, bon marché par rapport aux efforts consentis, et réellement factice car pendant ce temps-là, dans la vraie vie, d'autres agissent, créent, réalisent, filment, peignent, chantent, écrivent, jouent, sautent, nagent, découvrent, aiment.
Bourré, bourré, ratatam:
Ne donnons pas de leçons, on a passé l'âge.
Ce n'est pas le commentaire qu'il faut changer, car c'est plutôt drôle encore une fois, et ça ne fait de mal à personne.
L'outil existe, autant s'en servir.
Evitons simplement que l'outil ne devienne le maître.
Et que la forme engloutisse le fond.
On n'est plus des écoliers dociles.
Soyons Playmobils, en avant les histoires.
Les petits détails font les grandes aventures.
Demain, des aventures, on va en avoir besoin.
Instagramons la beauté d'une pêche qu'on lave en été, celle d'un objet biscornu qui ne sert à rien, cette dame d'un certain âge et au goût certain, ce détail qui fait tout, cet ensemble qui tue, ou cet objet roulant non identifié.
Peu importe.
Mais restons curieux de tout plutôt que de soi.
Et puisqu'il y a des filtres sur l'appli, gardons le flou artistique.
Rien à voir, mais je suis depuis deux ans sur Instagram, et j'y serai tant que ça m'amuse...
#followme
#jesuisunhommelibre
#bisousbye
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