
Deuxième portrait : celui de la comédienne Laure Godisiabois.
Elle reprend le rôle de Marie, créé par Diane Fourdrignier.
La "petite dernière" , donc, mais qui a tout d'une grande.
Issue du Conservatoire, Laure est, comment dire...un savant mélange d'Arletty, Minnie, Gelsomina et Tata Yoyo (pardon, Laure). Une diction, une gestuelle, un oeil et quelque chose sous son grand chapeau qui la rendent si singulière.
Une espèce de créature étrange à côté de laquelle il est impossible de passer sans s'arrêter.
Dans "Musée Haut, Musée bas", de J. M. Ribes, joué depuis deux saisons à Bruxelles et en tournée, Laure s'éclate et ça se voit.
Quand elle est sur scène, on la voit.
C'est comme ça.
Inutile de résister.
Et elle l'est vraiment. Irrésistible.
Si Laure est devenue comédienne, ce n'est pas pour interprèter les grands textes du répertoire. Non.
C'est pour le prestige de l'uniforme.
Celui de bonne, par exemple. Comme dans "Lunes de Miel" aux Galeries, dans une mise en scène d'Adrian Brine.
Ou celui de la "dame en noir" dans Knock au Théâtre du Parc, ou encore de "Lady Wouldbe" dans " Volpone à la Comédie Volter.
Une ascencion fulgurante à travers l'échelle sociale des personages.
C'est aussi le cas de Marie, qu'elle interprète dans "Tortilla de Patatas". La petite serveuse un peu méprisée par la petite bourgeoisie de banlieue se métamorphose en chanteuse d'avant garde scandaleuse.
Et une chose est sûre: je ne connais pas encore très bien Laure, mais mon petit doigt me dit qu'elle va casser la baraque...
Stéphane Custers.

Laure dans "Musée haut, Musée bas", mise en scène de A. Goslain.