Le muscle qui danse.
Madonna a donc sorti une nouvelle crêpe pour la chandeleur. Il s'agit d'un deuxième album live: The Confessions Tour.
Et en bon fidèle, je me suis rué dessus...
Car je le confesse: entre Madonna et moi, c'est une longue histoire.
Fan?
Attendez. Loin de moi l'idée de faire ici du prosélytisme.
Il y a bien longtemps que j'ai appris à me passer de la bénédiction des autres (ceci vaut pour "Star Wars", je vous en toucherai un mot à l'occasion).
J'aime son travail, point.
Mais revenons à ce fameux concert.
J'entends quelqun me dire que finalement Madonna, c'est toujours la même chose.
?????
Franchement, ça vous intéresse de voir Bob Dylan faire des claquettes?
Vous ne connaissez pas Bob Dylan? Dommage.
Autre exemple:
Ca vous intéresse de voir Chantal Goya faire du slam? Elle l'a fait?
Au temps pour moi.
Ce que je veux dire c'est que Madonna va là où elle excelle, et c'est bien normal.
Mais elle essaye toujours de mettre la barre un peu plus haut. D'améliorer sa performance (le mot est lâché).
Madame est exigeante. Avec elle, avec les autres. Et elle a l'art de les choisir, ces "autres".
Pour le coup: "Madame est servie".
(générique: un étalon en jeans moulant et sévèrement burné sert des spaghettis en racontant des blagues hilarantes).
A commencer par le facécieux Stuart Price qui l'accompagne dans toutes ses aventures depuis un moment, et qui a compris que le génie de Madonna , c'est d'être tour à tour caméleon, éponge, dragon, centaure et toutes les autres formes de vie.
Ses arrangements sont brillants, ludiques et très "glows in de dark" (brille dans le noir).
Quant aux danseurs, je ne sais pas quoi vous dire.
Si, en fait, pour reprendre l'expression de la patronne: "Ils défient la gravité".
Au sens propre, aussi. Parmis les performers, on trouve notamment les Yamakasi, qui évoluent dans les gradins.
Franchement, ça vous intéresse de voir Chantal, Guignol, Bécassine et tous les enfants faire les Yamakasi?
C'est vrai qu'il y a de l'idée...
Le reste n'est que "broutilles": chorégraphies, projections ,scène insensées. Et "last but not least on the list of the lust " les costumes de Jean Paul Gaultier.
Tous les ingrédients sont ici réunis pour passer une mauvaise soirée.
D'ailleurs ça se voit: sur scène et dans la salle, tout le monde tire la gueule.
Et pour parfaire la réalisation du DVD, Madonna a fait appel à l'excellent Jonas Akerlund (vidéo de Ray of Light). C'est disons euh...rythmé.
Voilà. Je sais que si vous n'aimez pas Madonna, vous ne changerez pas d'avis en le voyant, mais regardez le quand même. Ca ne peut pas vous faire de tort.
Je vous ai parlé de l'excellent Music Inferno? De la version très inspirée d'Erotica? Des samples de standards disco qui jalonnent le spectacle?
Non, bon. Je reviendrai me confesser une prochaine fois...
Bonus: le meilleur passage du concert, un remix inattendu de Erotica avec le muscle qui danse.
Madonna: Erotic (Live Confession Tour) from Lino Tolino on Vimeo.
Madonna
The Confessions Tour
CD+DVD
Warner.
NB: Vous noterez qu'on peut écrire sur Madonna sans utiliser les termes: Material Girl, Louise Ciccone, Kabbale et Malawi.
